
Renforcer l'Afrique : défendre les droits de l'homme au travail, s'unir pour le changement et transformer l'avenir
L'Académie régionale africaine sur les principes et droits fondamentaux au travail (FPRW), qui s'est tenue à Kigali, au Rwanda, en novembre 2024, a réuni plus de 45 pays africains pour discuter et faire progresser la justice sociale et les droits de l'homme sur le lieu de travail.
22 novembre 2024
KIGALI (OIT Infos) – L’Académie régionale africaine sur les principes et droits fondamentaux au travail (FPRW), qui s’est tenue à Kigali, au Rwanda, du 18 au 22 novembre 2024, a réuni plus de 45 pays de tout le continent africain. L’événement a démontré l’engagement collectif de l’Afrique à faire progresser la justice sociale et les droits de l’homme dans le monde du travail.
Cet événement de cinq jours a été l'occasion pour les décideurs politiques, les organisations de travailleurs et d'employeurs et les experts de se réunir, d'échanger des idées et d'acquérir les connaissances et les outils nécessaires pour s'attaquer à certains des problèmes de travail les plus urgents du continent grâce à une approche intégrée des principes et droits fondamentaux au travail.
Alors que les participants se rassemblaient en provenance de pays de toute l’Afrique, ils étaient tous d’accord sur l’importance des principes et droits fondamentaux au travail.
« Plus de 45 pays africains sont venus ici pour apprendre, échanger et montrer un continent uni et désireux de faire progresser la justice sociale pour tous. » Nicolas Torres, Responsable de programme du CIF-OIT
Il ne s’agissait pas seulement d’une rencontre d’esprits, mais d’une puissante démonstration de la détermination de l’Afrique à défendre les droits des travailleurs dans divers secteurs.
L’importance des principes et droits fondamentaux au travail a été soulignée par de nombreux participants, notamment en raison de la croissance rapide de la population africaine et de sa jeunesse.
« Nous sommes sur un continent jeune où de nombreuses personnes entrent sur le marché du travail et nous ne devons pas oublier les droits fondamentaux sur le lieu de travail », a déclaré Jean-Marie Kagabo, spécialiste principal des principes et droits fondamentaux au travail à l’OIT.
Les principes et droits fondamentaux au travail, qui incluent la liberté d’association, le droit de négociation collective, la non-discrimination, le droit à un environnement de travail sûr et l’abolition du travail des enfants et du travail forcé, sont des droits humains fondamentaux qui garantissent des conditions de travail justes et décentes pour tous les travailleurs, en particulier en Afrique où le travail informel est répandu et souvent non protégé.
Les défis liés à la mise en œuvre de ces principes en Afrique sont immenses, mais les participants ont souligné l’urgence de les relever. L’un des principaux obstacles est le secteur informel, qui représente une part importante de l’emploi dans de nombreux pays africains. Sans protection formelle, les travailleurs de ces secteurs restent vulnérables à l’exploitation. L’une des principales préoccupations soulevées lors de l’Académie était le manque de liberté d’association pour de nombreux travailleurs. Comme l’a déclaré un participant : « Si les travailleurs n’ont pas le droit de s’associer et de s’organiser librement, ils sont vulnérables. »

L’absence de droits fondamentaux au travail peut avoir des conséquences désastreuses, notamment la perpétuation du travail des enfants. « Lorsque les travailleurs sont privés de leurs droits, cela se traduit par le travail des enfants », a expliqué un autre participant. Les enfants sont souvent poussés à travailler pour combler les lacunes laissées par les adultes qui ne sont pas protégés par les lois du travail, perpétuant ainsi le cycle de l’exploitation. L’Académie a souligné que le droit à la sécurité au travail, la possibilité d’adhérer à un syndicat et le droit à la négociation collective sont des éléments non négociables du travail décent qui doivent être respectés pour prévenir de tels abus.
L’Académie a également souligné le rôle crucial que joue le dialogue social dans la promotion du programme des principes et droits fondamentaux au travail. Les travailleurs, les employeurs et les gouvernements ont tous un rôle essentiel à jouer. En s’engageant dans des discussions ouvertes et constructives, ces parties prenantes peuvent collaborer pour améliorer les conditions de travail, accroître l’accès à la protection sociale et garantir le respect des droits fondamentaux. Il est essentiel de « promouvoir une approche intégrée dans la limite des compétences de ces parties prenantes et de toujours prendre en compte le contexte local », a déclaré Nicolas Torres.

L’Académie a également apporté une valeur ajoutée au-delà des sessions et des ateliers. Les opportunités de réseautage qu’elle a offertes ont été essentielles, permettant aux participants de se reconnecter et de partager des idées même après leur retour chez eux. « Cette Académie est importante en raison du réseautage qu’elle offre », a déclaré un participant. « Une fois de retour chez nous, nous pouvons nous reconnecter, poser des questions et partager les idées que nous avons acquises. C’est un moyen efficace de continuer à apprendre les uns des autres. » La capacité de nouer des liens durables avec des pairs de tout le continent crée une plateforme continue de collaboration et de soutien pour faire progresser les droits des travailleurs.
Les discussions ont mis en évidence l’engagement en faveur de la justice sociale et ont clairement reconnu la nécessité d’une collaboration continue entre les secteurs pour répondre aux défis spécifiques de l’Afrique en matière de travail. Comme l’a si bien dit un participant : « Il est toujours important de collaborer et d’apprendre les uns des autres, car ensemble nous pouvons bâtir un avenir meilleur pour les travailleurs en Afrique. »
À la fin de l’Académie, les participants ont quitté Kigali avec l’objectif de travailler avec d’autres parties prenantes dans leurs pays pour intégrer tous les principes et droits fondamentaux au travail afin d’améliorer les droits de tous les travailleurs.